Hidari est à la fois très facile à cerner, et à la fois complètement incompréhensible. Elle est très contradictoire dans son comportement. Elle est très passionnée, et ne regrette jamais ses actes.

Elle prend pourtant beaucoup de décisions inconsidérées, mais ne souhaite jamais revenir sur elles, déclarant qu’il ne sert à rien de regretter ce qu’on a fait, et que mieux vaut en être fier plutôt que se lamenter et vivre dans le passé. Elle est assez égocentrique, et déteste qu’on la contredise, ou qu’on la provoque. Pourtant il lui arrive souvent de passer outre les personnes insolentes envers elle, surtout si elle ne les connaît pas. Elle déteste qu’on la juge dès le premier regard, pourtant c’est ce qu’elle fait aux autres, elle ne revient presque jamais sur sa première opinion d’une personne. Elle juge souvent que ses décisions sont les meilleures, et ne permet pas qu’on revienne dessus.
Ce qui rend sa personne si intenable, c’est qu’elle est totalement bipolaire. Elle peut être très calme puis énervée dans la seconde, ou bien l’inverse. Elle est imprévisible, et ne fait jamais en sorte que ça soit plus accommodant pour les autres personnes qui l’entourent.

De plus, elle aime voir souffrir. C’est assez étrange, puisqu’elle est médecin, mais elle ne rechigne jamais à sauver une vie, si c’est pour de l’argent, car elle pense que c’est comme une faveur qu’elle accorde à ceux qui la payent et cela gonfle son égo de se voir comme un dieu tout puissant. Néanmoins, si une personne lui demande de tuer quelqu’un, elle ne demandera rien en échange, juste de pouvoir torturer la cible avant de la tuer afin de se délecter de sa souffrance.

Elle laisse peu de personnes entrer dans son cercle social, et si certaines réussissent à attirer son amitié, elle les chérira de tout son cœur, ne laissera jamais quelqu’un leur faire du mal, et usera de tous les moyens pour qu’ils soient en sécurité –même s’ils n’en ont pas besoin. Elle ne leur fera pas de mal, mais ne fera rien non plus pour ne pas les blesser moralement ; elle a tendance à ne pas prendre de pinces quand elle dit ce qu’elle pense.



Hidari fait peur à voir. Etrangement, tous ont un frisson quand ils la dévisagent. Il faut dire qu’elle n’inspire pas la confiance, à première vue. Elle est borgne de son œil gauche, et des cicatrices courent de sous ses bandages sur sa figure, sur son torse et ses jambes. Elle ne cherche pas à les cacher, et envoie toujours un regard sadique à la personne qui ose lui demander d’où elles viennent, sans répondre. Ses yeux, d’ailleurs, la représentent très bien. Elle a des yeux rouges qui luisent parfois d’une étrange lueur, d’une soif de sang contenue, et qui effraient ou fascinent.
Ses cheveux sont blonds, et assez longs, mais elle les attache tout le temps en un chignon serré grâce à un ruban blanc, accompagné d’une fleur rouge.
Elle est la plupart du temps habillée d’une robe rouge courte, avec un obi qui lui sert de ceinture. Sa blouse blanche ouverte lui sert de manteau. Elle porte des jambières blanches et des geta, ces sandales en bois japonaises. De ce fait, elle a un côté assez féminin, même si elle ne s’en sert jamais, préférant plutôt son bon vieux sourire fou qui fait peur à la plupart des gens.



Tout commença dans la petite enfance d’Hidari. C’était une enfant choyée, que les deux parents aimaient, avec son frère, par-dessus tout. Car oui, Hidari avait un frère jumeau, Migi. Ils s’entendaient très bien, trop bien même. Ils étaient le couple de jumeaux parfaits, en symbiose l’un avec l’autre. Toujours ensemble, l’un souffrant en même temps que l’autre, toujours se tenant la main et refusant de se lâcher. Mais la seule chose qu’ils n’avaient pas en commun, c’était la jalousie. Tandis que Migi laissait passer chaque ami d’Hidari, celle-ci lui refusait tout autre ami qu’elle. « Interdit d’approcher son frère », avait-elle fait passer dans la cour de récré. Sinon, elle se fâcherait. Et quand Hidari se fâchait, ça faisait très mal.

Mais Migi avait décidé de passer outre cette règle, et s’était lié d’amitié avec un petit garçon, Keigo. Quand Hidari l’apprit, elle explosa. « Comment, Migi osait prendre quelqu’un d’autre comme ami ? » Très bien, et bien dans ce cas elle allait se venger. Un jour, elle prit à part ledit Keigo et lui fila la raclée de sa vie. Il fallait dire qu’elle était forte sur les bords, et que Keigo faisait une demi-tête de moins qu’elle. Autant dire que Keigo ne revint plus jamais voir Migi, qui resta seul.
Ce fut ce jour-là qu’elle eut sa première dispute avec son frère. Elle s’en souviendra toujours, même s’ils s’étaient réconciliés aussitôt après, sous les pleurs d’Hidari.

Quelques incidents de la même sorte eurent lieu pendant leur enfance, mais rien d’aussi grave, Hidari explosant toujours en larmes et Migi cédant toujours aux attentes de sa sœur.
Néanmoins, quand elle apprit lors de leurs quatorze ans que Migi était amoureux, c’en fut trop pour elle. Elle s’arrangea pour attirer l’heureuse élue dans une usine sombre et délabrée qui se trouvait à côté de leur collège servant souvent de planque aux dealers et aux gangsters du coin, et après l’avoir menacée aussi rageusement qu’il était humainement possible, elle attrapa la gorge de la jeune fille à deux mains et l’étrangla.

Rien ne fut plus mémorable pour Hidari. Sentir une vie s’éteindre sous ses mains, après s’être débattue sans relâche, et voir la dernière lueur dans les yeux de sa victime s’envoler et disparaitre, c’était pour elle une jouissance inconnue, comme une renaissance. Ce meurtre, son premier meurtre, réveilla chez elle des pulsions refoulées qui ne demandaient qu’à s’exprimer librement.
Mais Migi, alerté par des camarades de classe, l’avait suivi et avait vu toute la scène avec des yeux horrifiés. Quand elle laissa le corps inerte de la jeune fille rebondir par terre, il se rua sur elle. Ses pouvoirs se réveillèrent et envahirent son corps, et il fit léviter sa jumelle brutalement, pour la jeter à travers une vitre de l’entrepôt.

Le verre fit de nombreuses entailles sur le corps d’Hidari, qui se releva quand même et encaissa sans broncher les hurlements de son frère jumeau. En elle bouillait une fureur sans précédent qui ne se finissait de la consumer de l’intérieur. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et vit qu’elle avait atterri au beau milieu d’un des entrepôts d’armes cachés des gangsters. Son frère, toujours furieux, désespéré, horrifié et perdu, utilisa à nouveau son pouvoir pour déplacer les débris de verre et lança une salve de projectiles vers elle, qui lui infligèrent d’autres blessures, dont le plus gros morceau, qui vint se ficher dans son œil gauche et le creva. Avec un gémissement terrible de douleur et de rage, Hidari attrapa un pistolet qui semblait chargé, et abattit son frère, avant de s’évanouir. (De tomber dans les pommes, si vous me pardonnez l’expression)

Elle se réveilla quelques jours plus tard et on lui expliqua qu’elle avait été retrouvée dans l’usine couverte de sang et qu’on n’avait pas pu sauver son œil. Pas grave, répondit-elle calmement. Elle n’en avait pas besoin de toute façon. Puis, quand elle demanda ce qu’il était advenu de son frère, on lui répondit qu’on avait suivi les traces de sang  jusqu’à la rivière la plus proche, et qu’il s’y était probablement suicidé, puisque les traces s’arrêtaient là.
Quand on la questionna, elle mentit en disant qu’un psychopathe avait enlevé leur camarade de classe et Migi, qu’il avait tué la jeune fille, blessé et abusé de Migi, que c’était probablement pour cela que celui-ci s’était suicidé. Hidari était arrivée peu après et avait tenté d’arrêter le tueur, mais il était trop tard et l’avait laissée ainsi, croyant sûrement qu’elle était morte sur le coup.
Ses parents étant des parents aimants et naïfs, ils crurent leur fille, d’autant plus qu’elle semblait très remuée par l’évènement.

Elle fut remise à l’école peu après, plus personne n’osant l’approcher car elle dégageait une toute nouvelle aura dangereuse. Elle eut très peu d’amis, encore moins d’amours. Elle devint par contre très bonne en cours, et alla après son diplôme à une université de médecine très renommée dont elle sortit très tôt.
Les années passant, elle se créa un petit réseau de criminels et de vengeances, pour lequel elle tuait avec plaisir. Quand quelqu’un voulait exécuter un meurtre, il savait vers qui se tourner. Cela n’améliora pas sa vie sociale, mais elle s’en fichait un peu, préférant plutôt effrayer tous ceux qui l’approchaient et satisfaire ses pulsions.

Mais un jour, alors qu’elle finissait d’achever une de ses proies, elle fut cernée par la police. Ceux-ci cherchaient depuis plusieurs mois la personne qui avait fait exploser leurs compteurs de meurtres, et avaient décidé de lui tendre un piège. Hidari, surprise par les évènements inattendus, essaya de fuir mais échoua, et se fit prendre par la police, qui l’incarcéra.
Mais alors qu’elle se faisait interroger, un policier lut son casier psychologique et fit la réflexion qu’elle était sûrement folle. Après tout, son frère jumeau n’était-il pas mort sous ses yeux ? Quand elle entendit le nom de son frère, Hidari explosa. « C’est moi qui l’ai tué ! » hurla-elle. « Moi, moi et seulement moi ! Il aurait dû mourir de ma main, pas se suicider ! » Alors, les objets volèrent autour d’elle, et un stylo vint se ficher dans le crâne du policier.

On la retint de toutes parts, et malgré le fait qu’elle se débattit, son pouvoir n’agissait plus. Elle fut renvoyée à l’intérieur de sa cellule, bouclée à double tour, débarrassée de tout ce qui aurait pu servir d’arme. C’est là qu’elle s’endormit, et disparut. Elle était arrivée à Nakunaru Academy.


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