Je rêve…d’avoir une vie, une belle vie…
Je veux arrêter de me cacher, arrêter de toujours fuir…Mais c’est trop dur.
J’ai peur. Peur de l’avenir, du présent, du passé. Peur…
Je veux tout de même changer…
Avoir des amis, rigoler avec eux, leur faire confiance, leur sourire, être amoureuse...qu’on m’aime.
Mais…Je suis trop timide, j’ai trop peur de tout, je n’ose rien faire, rien dire. Je ne veux plus qu’on me lance de mauvais regard, j’ai peur, j’ai peur de tout. Oui je ne serai jamais courageuse, jamais une belle grande fille, qui s’affirme, qui ose crier et dire rien qu’avec un regard "Je suis là". J’aurais aimé naître comme ça…Mais bon, la vie ma faite ainsi.
Pourtant je sais que j’ai le choix. Que je pourrai faire ce que je veux. Mais c’est trop dur.
Un jour peut être ; je changerai, je serai quelqu’un d’autre. J’oserai.
En attendant, je joue de mon violon, puis je reste là, à regarder les gens parler, rigoler, sourire…pleurer. Pleurer ? Hors de question ! Personne ne doit pleurer. Pourquoi être triste ? Il y a des solutions et des raisons à tout. Alors j’essaie. Je veux les aider. On me fait confiance, parce que je ne dis rien. Je garde les secrets mais en attendant…Je sais tout. Sans que personne ne me voie.
Puis je pars, du chocolat dans les poches, je m’étale dans l’herbe, regarde le ciel, les nuages…et je rêve… Rêve de moi en grignotant ce goût si raffiné, cette odeur si tendre…
Dans mes rêves, je fais tout, et n’importe quoi. Je suis n’importe qui....Suis-je égoïste en faite ?
Donc bref, j’arrête de me plaindre. Et je vis…


La tête baissée, le pas rapide, les cheveux tombants, j’efface mon passage.
Mes muscles commençant à se contracter, je cours.
Les flaques explosent sous le passage de mon petit poids. Je me baisse pour ne pas heurter les branches, trop basse pour que mes 1m65 passe dessous. Erreur. Je m’entrave, mes mains raffinées me rattrapent, mon faible corps s’écrase quand même, procurant plusieurs égratignures décorant ma peau douce et froide.
Ma petite bouche dessine une grimace de douleur sur mon pâle visage.
Je redresse ma tête, replace mes longs cheveux blond vénitien dont quelques mèches mal coupées venaient de se coller sur mon visage. Mes yeux verront se dévoilent, regardent les lieux, un violet, un marron assortie à ma robe chocolat mais…Je fais peur.
Un homme, à quelques mètres sous un parapluie me regarde, un rictus visible sur ses lèvres. Il me dévisage et regarde mes formes bien placées devenues visibles à cause de mes vêtements à présent mouillés, moulant mon corps de jeune femme, qui fait contraste à côté de mon visage encore enfantin.
Il me trouve mignonne, m’aborde, souriant. Je sursaute, et saute sur mes fines jambes, je fuis…encore.


Il était une fois, la vie d’une jeune fille vivant en Amérique. Elle ne rêvait pas d’être une Princesse à ça non, elle l’était déjà.
Jolie, mignonne, douce, dans une riche famille, elle ne pouvait être que heureuse. Et elle pensait l’être. Cette fille, c’était moi.
Elevée et instruite en toute discipline, selon les directives de mes parents je grandis en même temps que mon grand frère âgé de 3 ans de plus que moi.
Je dois avouer que je n’avais pas beaucoup d’inconvénient par rapport à lui. Déjà toute l’entreprise familiale sur le dos, il se devait d’être un homme brillant, déjà tout petit.
Moi, je devais juste me taire…Ou calculer tous les mots pouvant sortir de ma bouche…Habitude que j’ai vite prise et gardée.
En attendant, mon frère, lui, devenez de plus en plus étouffé, sous pression…et fou.
Je crois qu’il manquait de temps, de liberté, d’amis, de sortie, d’amour.
On vivait ensemble, mais on n’était jamais vraiment du même monde. Pourtant on se comprenait, et certains messages de détresse se lisaient à travers ses yeux. Comme des messages de haine.
Puis il commença, rapidement, à s’acharner sur moi. Évidemment la maison étant souvent vide, quand le personnel n’était pas là. De toute façon, je ne disais rien évidemment. Je pensais le comprendre. Sous la colère, il devait s’acharner sur quelqu’un, et moi, faible, douce, et trop gentille, sa sœur qui n’avait pas les mêmes inconvénients que lui…il m’en voulait. Me frapper, me pousser, me lancer, me taper…etc…Mais je ne disais rien…Ça lui passerait sans doute. Je l’espérais juste.
Mais un jour, lors de mes 15 ans, il me plaqua une nouvelle fois au mur, de toute sa force…Me frappa violemment au visage. Puis me regarda longtemps, sourit et m’embrassa fougueusement.
Les yeux écarquillés, étonnée, je me débattis pour la première fois sous son emprise. Il m’assena un coup dans le ventre, en me quittant des lèvres, déchirant mes vêtements aidés par mon corps se débattant comme il pouvait.
Je ne sais plus très bien ce qu’il s’est passé à cet instant. Il me donnait des coups, je criais, puis tout à coup je ne senti plus rien…j’étais par terre. Dans la salle de bain… Un grand mur était devant moi. Le mur contre lequel j’étais 5 secondes avant, de l’autre côté, avec mon frère…
Mes yeux embués à cause des larmes, je les essuyai rapidement, afin d’analyser la situation….c’était un cauchemar ?...Non, j’étais décoiffée, à moitié nue, je ressemblais à une loque…Puis les jambes encore tremblantes, je me relevai faiblement…La maison était silencieuse…Je resta dans la salle de bain, fermé à clé, 2 bonnes heures. Sans vraiment savoir ce qu’il c’était passé…
Puis me décidant enfin à sortir, j’ouvrais le plus doucement possible la porte…regardant tout le couloir…visiblement vide. Courant dans ma chambre sans que personne ne me voie, je m’étalai dans mon lit et m’endormais jusqu’au petit matin.
Je ne savais pas que c’était la dernière fois que je verrai la maison, je ne savais pas que ça serait la dernière image que j’aurai de mon frère.
En effet, le lendemain, je ne me réveillai pas chez moi…Me pinçant tout d’abord, j’en conclus que je ne rêvai pas…Mais je n’arrivais tout de même pas à me sortir de la tête la pensée d’être toujours dans un cauchemar.
Je sortis de cette petite chambre qui n’était pas la mienne, les jambes engourdies. Il y avait un grand couloir…avec plein de porte. J’étais dans un dortoir…Un lycée…Une academy…Mais…Comment suis-je arrivé là ?


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