Comment s'était-il retrouvé là? C'était une question intéressante. Il lui arrivait parfois de partir prendre une marche et d'errer inconsciemment jusqu'au moment où il revenait à lui-même. Enfin, revenir à lui-même, c'était un bien grand mot, ce n'était pas comme s'il tombait dans les pommes et reprenait conscience plus tard. Il s'agissait plutôt d'un des fréquents cas d'absence mentale, comme lorsqu'un élève commence à regarder dehors, puis à rêvasser en plein cours ennuyeux et détestable de mathématiques. Ou bon... Français, disons, pour ceux qui raffolent des maths, chose assez incompréhensible selon moi... Bref, rappelons ici, pour ceux qui ne suivent pas les aventures d'Axel depuis leur commencement, que cet homme était plutôt du genre à laisser aller ses pensées sans s'arrêter sur aucune d'elle en particulier. Ceci avait donc la tare de lui faire oublier le temps, de même que ce qu'il faisait et surtout, où il allait. Il aurait sûrement déjà pensé à sa destination, avant de partir, mais il lui arrivait parfois d'oublier, notamment quand il n'avait pas de rendez-vous, ni d'objectifs particuliers. Il ne s'était jamais perdu sur le chemin de la banque pour aller retirer ou déposer de l'argent. Ça n'arrivait vraiment que lorsqu'il sortait se balader et encore... il ne se perdait pas vraiment. Il oubliait simplement ce qui l'entourait pour s'en rappeler plus tard, quand ça faisait son affaire où quelque chose l'obligeait à le faire. Ce n'était pas tellement difficile de le faire revenir à la réalité, après tout, c'était quelqu'un de très terre à terre, trop même comme le lui reprochait son charmant jumeau.

Donc, ce qui le rappela au monde présent et actif, ce fut un coup d'horloge. Il ne l'avait entendu qu'au deuxième coup et il en sonna au moins cinq autres après. Cela voulait dire qu'il était... Oh seigneur! Il était déjà 19h00! D'ailleurs, il n'avait qu'à lever les yeux pour voir le temps. Ses pas l'avaient menés jusqu'à la place de l'horloge. Il se rappelait y être allé une fois avec Jolianne, son ex-petite-amie. La soirée ne s'était pas terminée comme il s'y était attendu d'ailleurs. C'était là qu'il s'était rendu compte que... ce n'était pas fait pour durer entre-eux. Enfin, valait mieux que ça soit découvert avant le mariage plutôt qu'après. Le divorce, ça coûtait trop cher et l'état d'homme marié comptait beaucoup aux yeux du futur trentenaire. Il n'était pas pressé de se marier, bien sûr, mais le rêve de fonder sa petite famille bientôt flottait toujours dans sa tête. Il avait déjà commencé à amasser son petit trésor pour pouvoir gâter sa future. Il ne l'avait toujours pas trouvée même, alors il était d'avance, mais vaut mieux prévenir que guérir comme on dit. Hum... n'était-il pas en train de se rappeler quelque chose à peine quelques minutes plus tôt... Cette histoire d'horloge le lui avait fait oublié à nouveau ce que c'était... Il leva les yeux et regarda l'énorme cadran. Oh oui! L'heure! Si ça continuait, il serait vachement en retard. Dire que ça lui était sorti de la tête... Bah, en même temps, c'était compréhensible: il était parti deux heures plus tôt et il n'avait pas eu l'intention alors de se promener aussi longtemps. C'est fou ce que le temps passe vite parfois...

Bon, afin de comprendre dans quelle hâte est notre protagoniste, retournons quelques jours plus tôt dans le temps. Ce matin-là, il s'était réveillé assez tard, étant sorti la soirée précédente. Il était rentré très tard, ayant dû traverser tout la ville à pied pour rentrer. Au départ, il était parti en compagnie de son frère, qui avait sa propre voiture, mais en s'écartant pour éviter une de ses amies folle, qui apparemment avait trop bu et croyait avoir le béguin pour lui, il avait perdu son transport. Enfin, il fallait s'y attendre, en restant à l'écart aussi longtemps pour discuter avec une parfaite inconnue. Ils avaient pensé qu'il était parti en prenant un taxi où le bus. Après tout le chichi qu'il avait fait pour ne pas aller à cette soirée karaoké, ça n'aurait pas été surprenant. Toutefois, il n'avait pas tellement d'argent sur lui, enfin, pas assez pour l'autobus, encore moins pour le taxi. Du coup, en parlant et affrontant maintes péripéties, il oublia le temps et de retourner voir sa compagnie. Quand cela lui revint en tête, ils étaient partis sans lui et il avait dû se taper des heures de marche. Ce qui expliquait pourquoi il avait fait si grasse matinée alors qu'il était toujours debout de bonne heure en tant normal. Par ailleurs, il ne se serait peut-être pas levé aussi tôt si son jumeau ne l'avait pas appelé incessamment. Celui-ci lui avait reproché d'être parti sans rien dire comme ça et Axel l'engueula pour l'avoir laissé en arrière. Bref, une petite scène de ménage très courante entre les deux frères, qui aimaient bien se taper dessus sans arrêt. Du coup, pour se réconcilier et faire tomber le malentendu, ils s'étaient donné rendez-vous dans un café à 19h15 cette journée-là, celle où Axel s'était égaré dans ses vagues pensées. Le-dit café n'était pas la porte d'à côté, ce qui expliquait pourquoi le jeune surveillant se montrait fort ennuyé.

Il reprit rapidement sur lui-même et s'orienta pour se rendre au point de rendez-vous, sans être trop en retard. Peut-être était-ce parce qu'il était distrait ou pressé, mais il buta assez durement dans une jeune fille qu'il fit trébucher. Naturellement, il essaya de la rattraper au vol, mais il n'était pas comme Flash, ce type qui court si vite. Voilà un pouvoir qui aurait déjà été plus utile que le sien... Comme s'il avait besoin d'une jeune fille outragée sur les bras. Enfin, peut-être qu'il serait tombé sur une de ces gamines niaises qui ne s'offusquent jamais... Ça serait trop beau toutefois...

-Oh... Je suis terriblement désolé, fit-il de son ton habituel, assez neutre et froid.

Il tendit une main pour l'aider à se relever.

Mes écouteurs dans les oreilles, je marchais sans but vraiment précis. J’avais juste besoin de changer d’air. De plus je n’étais pas spécialement de bonne humeur aujourd’hui. Je m’ennuyais et j’avais vraiment mal à ce stupide poignet. Mes yeux se posèrent sur le bleu qui était parfaitement visible sur mon bras. Je soupirais, ça m’apprendra à faire attention la prochaine fois … Je serrais légèrement mon poignet tandis qu’une grimace de douleur se dessinait sur mon visage. Une chose est sûr je ne m’étais pas loupée. Vous vous demandez certainement comment je me suis fais cet hématome assez conséquent sur le poignet. Et bien …

Comme à mon habitude, hier en fin d’après midi, je suis allez au gymnase, m’entrainer une heure ou deux à la danse. Seulement tout cela c’est réduit à une demi-heure … Pendant mon entrainement, j’ai chuté et c’est mon bras qui a tous pris. Enfin mon poignet pour être précise. Après m’avoir mis de la pommade, l’infirmière avait insisté sur le fait, que je ne devrais pas faire de sport, jusqu’à ce que la douleur soit partie. Pour ne pas risquer de retomber et d’aggraver la blessure. Je m’en étais sortie avec seulement un hématome, mais mon poignet étais fragiliser … Si je ne voulais pas avoir une entorse ou je ne sais quoi d’autre, je devrais obéir. Même si pour être honnête, cela ne m’enchantais guère. Une bonne partie de mon temps libre, passe dans la danse et le sport … C’est comme empêcher un chat de courir après une sourie ! Oui bon j’exagère peut-être, mais je ne suis pas loin de la vérité. J’ai vraiment envie de désobéir, et au diable ce fichu bleu, mais je ne suis pas bête à ce point. Si je retombe, l’arrêt du sport pourrait-être beaucoup plus long. Je n’ai plus qu’à prendre mon mal en patience.

Je soupirais … Le bruit de l’horloge me fis sursauter … Il était 19h00. Je ferrais mieux de rentrer au pensionnat. En plus il faut que je rendre un livre, j’étais censé le faire avant de partir, mais j’ai oublié. Quoique, a cette heure elle est peut-être fermée ? Je n’en avais strictement aucune idée. Je passe aussi beaucoup de temps à la bibliothèque, mais je ne retiens jamais les horaires d’ouverture et de fermeture. Tant pis, je vais y aller, qui ne tente rien n’a rien, non ?
J’accélérais le pas, pour arriver le plus vite possible au pensionnat. Mais perdue dans mes pensés et dans ma musique, je percutais quelqu’un de pleins fouet. Je me retrouvais par terre en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. En voulant me relever je m’appuyais sur mes mains, mais mon poignet me rappela une nouvelle, qu’il avait subit des dommages la veille. Je saisis la main que l’inconnu me tendais et me relevais. Je frottais mon poignet, de nouveau douloureux et passa une main sur mon jean, qui avait récolté la poussière.

- Ce n’est rien, ça va allez.

Lui répondis-je sur le même ton froid, qu’il avait employé.

Non. Ce n'était clairement pas une gamine qui ne s'offusquait de rien et qui était du genre à répondre un «Oh, ce n'est rien, ça va!» avec un grand sourire béat. Déjà, elle n'était pas habillée comme une fanfreluche, ce qui en disait déjà long. Quoique... Les poupées Barbie, elles étaient dans la catégorie des plus atroces et désagréables, fondue dans leur monde d'égocentrisme ponctué de vanité. Axel, ces filles, il ne pouvait pas les piffer. Au moins, on pouvait se consoler en se disant qu'il ne fixait pas son choix uniquement en comptant sur les apparences. En même temps, il faut avouer que les greluches ne sont pas très attirantes non plus. Elles manquent trop souvent de classe, et surtout d'un caractère agréable. N'empêche qu'il n'y avait pas que ces filles pour répondre niaisement. Il y avait les filles beaucoup trop naïves et gentilles qui croyait que tout le peuple humain était bon et pur. Celles-là non plus, il ne pouvait pas les sentir. Elles étaient trop molles de caractère et il lui fallait une fille pour lui répondre. Pas trop non plus. Enfin, de toutes façons, on s'en fiche un peu pour le moment. Il n'avait pas dans l'intention de se marier avec cette fille. Oh, elle n'était pas laide, il fallait le reconnaître, mais du tout du genre de notre surveillant. C'est marrant, ça finit toujours par parler de ça. Ses déboires amoureuses. Pourtant, il ne cherchait pas activement, ce n'était qu'un hasard. Ou peut-être une obsession de l'auteur à ce sujet, mais qui pourra jamais le dire? Brefouille.

Au moins, elle accepta la main que lui tendait notre jeune gaffeur, malgré son ton froid lorsqu'elle assura que ce n'était pas grave. Bon, il fallait reconnaître que c'était vachement ennuyant de retrouver les quatre fers en l'air dans une place bien peuplée de gens pour voir tout ce qui s'était passé. Enfin, c'était tout de même assez glacial comme réponse. Il ne s'était pas montré irrespectueux pourtant... Bon, il était normal qu'elle soit assez... disons peut-être fâchée contre cet inconnu qui l'avait bousculé sans façon et s'était excusé sur un ton aussi peu sincère. À bien le connaître, elle n'aurait peut-être pas eu cette sensation d'être traitée avec manque de considération, si c'était le cas, mais ne l'ayant sûrement jamais entretenu, elle ne pouvait pas savoir qu'il parlait comme ça en permanence. Lui-même n'avait même pas conscience de son manque de chaleur et de naturel quand il parlait. C'était peut-être un de ses grands défauts. Pas cette inconscience, mais plutôt cette froideur quand il était en compagnie des gens. De personnes qu'il ne connaissait pas plus précisément. Avec les autres qui forment son entourage quotidien, il semblait un peu plus humain et moins robotique. Après tout, il se fâchait, assez violemment même, il riait parfois, son ton faisait moins indifférent. Toutefois, c'est dur de savoir si une personne est suffisante et fière d'elle-même ou plutôt assez réservée et très peu démonstrative. Néanmoins, dans le cas d'Axel, c'était un petit mélange hétéroclite de ces deux profils.

Assez gêné, il ne savait pas quoi dire d'autre pour s'excuser. Ses yeux la dévisagèrent un peu, se posant rapidement sur son poignet qui semblait en mauvais état. Le niveau de culpabilité augmenta d'un niveau et il se sentit atrocement mal. Si ça se trouvait, elle avait peut-être absorbé le choc de la chute par-là. Il n'était pas fort en en biologie, il avait passé sur la peau des fesses ce cours, mais il en savait assez sur les blessures pour savoir que les bleus n'apparaissaient pas tout de suite après l'incident. Néanmoins, cette ecchymose signifiait qu'elle était déjà blessée et il ne serait pas surpris qu'elle ne récolte quelques autres taches bleutées dans ce genre. Dans ce genre de situation, il ne savait jamais quel parti prendre. Fallait-il prendre le nom de la personne et lui envoyer des fleurs en guise d'excuses? Ou encore, faire comme si de rien était et passer tranquillement son chemin? Après tout, c'était vraiment un accident. Il était allé trop vite sans regarder où il allait. Il était responsable de la chute, mais ne l'avait en aucun cas désiré. D'ailleurs, il faudrait être sacrément tordu pour vouloir attaquer une jeune fille. Ce n'était pas digne d'un gentleman et Axel se flattait de bien se comporter avec les dames.

-Alors, dans ce cas, vous me voyez soulagé. Excusez-moi encore pour ma maladresse. Bonne soirée mademoiselle, fit-il de son ton habituel, avec une légère nuance de sympathie.

Sans plus tarder, il tourna les talons, espérant ne pas être plus en retard encore. Il ne remarqua pas qu'il avait laissé tomber de sa poche un papier qui s'était probablement tiré partiellement de là quand il avait sorti sa main de sa poche pour la tendre à la jeune fille. Et quand il l'avait remis à l'intérieur de l'espace confiné, il était complètement tombé. Enfin, ce n'était pas du genre de notre homme de se rendre compte de ce genre de détail... Surtout que ce bout de parchemin se trouvait dans cette poche depuis des lustres. C'était un petit mot que Jolianne, son ancienne copine, lui avait écrit auparavant, peut-être un mois ou plus plus tôt.

H-Rp : Désoler c'est pas très long ...

- Bonne soirée à vous aussi.

Il me tourna le dos et je m'apprêtais à faire de même, pour espérer arriver au pensionnat avant la fermeture de la bibliothèque - si ce n'était pas déjà fait. Mais un bout de papier, qui tomba au sol attira mon attention. J'aurais bien pus le laisser trainer là, le vent en ferait son affaire. Cependant, j'étais quasiment sûre, que ce papier, provenait de la poche du jeune homme, qui m'a bousculé à l'instant. Je ramassais le papier et en lus le contenue ... Oui, la curiosité est un vilain défaut je sais, mais j'y peux rien, je suis curieuse ... Beaucoup trop d'après certaines personnes. J'arrêtais ma lecture, quand je remarquais qu'il s'agissait d'un mot d'amour. Cela ne me regardait en rien ... Même si ma curiosité voulait en savoir plus, je fermai ma main, emprisonnant le papier. Le mouvement me tira une grimace de douleur, j'étais droitière ... Et comme par hasard, je me suis blessée au poignet droit ... Je courus à la suite du jeune homme, il n'était pas très loin, je n'aurais pas de mal à le rattraper, mais j'aurais sans doute dus être plus prudente ...

Ma cheville, se tordit et pas qu’un petit peu. Je stoppai net mon élan et mis toute mes forces pour ne pas me retrouver de nouveau par terre. Mais, ce ne devait pas être mon jours … Je me retrouvai encore par terre et avec une cheville douloureuse en plus de ça ! Je voulais me relever vite fais, pour pas qu’il ne me voit. Je ne voulais pas passer pour la grosse cruche de service, qui ne sais pas tenir debout et qui se fait des bleu partout ! … Il avait sûrement entendu le bruit mat, que ma chute avait provoqué et mon gémissement de douleur quand ma cheville s’est tordue … Ce n’était vraiment pas mon jour … Hier mon poignet et aujourd’hui ma cheville.

Tentative de se remettre debout, réussi. Sauf, que je n’aurais pas du m’appuyer dur ma cheville en me relevant … Je m’étais tellement précipitée … Je boitillais jusqu’au jeune homme, cependant il marchait beaucoup plus vite que moi … Avec ma cheville endolorie. Je soupirais … Il était hors de question de courir … Quand bien même j’y arriverais, ça ne ferait qu’aggraver les choses …

- Excusez-moi … Vous ...

Ma voix se brisa et je sursauta ... Maya. Depuis le temps, je devrais avoir l'habitude, de ces apparitions surprise ... Mais non et pourtant cela fait 9 ans ... Je lui ai dit mainte fois de prévenir quand elle arrive. De toute façon ça ne changerais rien, je sursaute même quand elle essaye de me dire, calmement qu'elle est là. Je vis Maya froncer les sourcils ...

- Tu es blessées ?

Me demanda t-elle, sur ce ton maternelle qu'elle employait à chaque fois, que je n'allais pas bien ... Je m’apprêtais à lui répondre mais ... D'une je suis en publique et de deux, je viens de commencer une phrase que j'ai suspendu sans raison " visible ". Je m'éclaircie la voix et continuai :

- Vous avez fait tomber ça de votre poche.

Sa brève rencontre à la brusquerie avec la jeune fille avait eu tôt fait de s'effacer de sa mémoire. En effet, il y avait bien d'autres sujets d'importance pour chasser ces histoires. Après tout, de tels incidents, il s'en produisait tous les jours. Enfin, pas qu'Axel percutait ainsi de plein fouet un tas de jeunes filles, mais ça se passait dans la vie de beaucoup d'autres personnes. Après, il y avait aussi les gens qui faisaient exprès de buter dans une tierce personne pour avoir un prétexte pour lui parler. Ça n'avait pas été l'objectif d'Axel, néanmoins. S'il avait foncé dans cette passante, c'était qu'il ne l'avait pas vue, tout simplement. Autrement, il aurait ralenti son allure ou dévié sa trajectoire de quelques degrés pour éviter la collision. Un truc de ce genre. Il n'aimait pas tellement les contacts physiques avec des inconnus. Ça le mettait un peu mal à l'aise. Enfin, ce n,était pas comme s'il n'y avait que ça. Cette petite embûche le mettait encore plus en retard qu'il ne l'était déjà. Il n'avait pas un rendez-vous galant, ce n,était que son jumeau, mais c'était tout de même assez pitoyable d'arriver en retard à un point de rencontre quand c'était pour racheter d'avoir été autant en retard. Évidemment, il n'était pas vraiment en cause la première fois. Il n'y pouvait rien si les élèves avaient décidé de se montrer excessivement turbulents ce soir-là. Ni même qu'il eut des ennuis de pouvoirs... Après, c'était aussi à Ludwig de ne pas se pointer à l'improviste chez lui s'il ne voulait pas attendre. Déjà qu'Axel était tout à fait le genre de personne à vivre selon un horaire passablement désorganisé... Enfin, avec des idées aussi décousues que les siennes, il ne fallait pas être surpris. D'ailleurs, c'était à cause de cela qu'il ne gardait aucun souvenir de sa rencontre avec Trisha – je suis à court de synonymes pour jeune fille – qui avait pourtant eu lieu quelques instants plus tôt. Non, ce n'était pas de l'amnésie. En aucun cas. Souffrir d'Alzheimer à cet âge-là, ce serait affreux. De toute façon, il n'y avait pas d'antécédents dans la famille ce qui réduisait ses chances d'être atteint.

Il avait parcouru entre un mètre et demi et deux mètres que son cerveau émit le signal qui signifiait que ses tympans avaient perçu les ondes sonores provoquées par un gémissement. Ses pensées disparates cessèrent un instant de couler tumultueusement, le temps qu'il analyse l'information. D'ailleurs, il n'avait pas encore fini qu'autre chose l'intéressait. C'était un faible bruit, qu'il avait très bien pu imaginer. Dans le cas contraire, il y aurait sûrement quelqu'un d'autre pour s'en préoccuper. Il ne fallait pas se casser la tête plus que ça. Axel préférait s'en tenir au côté simple des choses. Ça occasionnait moins de questionnements et d'interrogations, ainsi que cela lui évitait les maux de tête qu'on attrape à trop vouloir réfléchir. Pourtant, ce gémissement qu'il avait ignoré, c'était de sa faute. Alors voilà que quelques instants par après, une petite voix semblait l'appeler. Un peu étonné, il tourna la tête, pas tellement sûr que ce soit à lui qu'on se soit adressé. C'était pourtant bien à lui, la fille qu'il avait renversée tout à l'heure lui tendait un bout de papier, un peu plus loin. Il se rapprocha d'elle et prit le morceau de feuille et le lut.

Quand il eut terminé, il rangea le papier dans sa poche, un peu gêné... D'un coup que la jeune fille avait lu ce qu'il y était écrit... Il aurait dû se débarrasser de ce mémo bien avant. Cette idée aussi de parler de ce... de ce genre de chose sur un papier... N'importe qui pouvait tomber dessus, comme ça venait d'être le cas... Une autre des raisons pourquoi ça n'avait pas trop fonctionné entre Jolianne et lui. Elle était trop bavarde et sans gêne. Axel lui, il aimait bien garder son intimité et il préférait que tout le monde ne sache pas ses talents secrets. Dans la vie de couple, faut apprendre à ne pas brimer l'autre... Dire que ça avait duré deux mois... C'était déjà trop. Voilà pourquoi il ne fallait pas commencer à sortir avec quelqu'un juste parce qu'elle était mignonne et qu'elle le demandait. Grave erreur! Écoutez les gars, ne sortez pas avec une fille qui vous le demande et que vous ne connaissez pas. Ça pourrait vous gâcher la vie. Heureusement, la vie d'Axel ne pouvait pas vraiment être plus gâchée qu'elle ne l'était déjà avec le métier de merde qu'il avait.

-Euh... Est-ce que vous avez lu? Demanda finalement Axel.

Il fixait le bout de ses pieds, le feu aux joues.

Hors-Rp : Je suis vraiment désolé, c'est très court, vraiment très court ... Mais j'ai pas d'inspi -_-". Désoler, j'essayerais de faire mieux au prochain poste.

Génial ! Il m'avait entendu. Je n'avais pas parler très fort ... Je me voyait mal gueuler le nom de quelqu'un en pleine rue ... L'inconnu revint sur ses pas et pris le papier que je lui tendais. Il le lis rapidement et le rangea dans sa poche. Il semblait gène ... Ce n'était peut-être qu'un impression après tout, si bien que je n'y fit pas plus attention. Le jeune homme, me demanda si je l'avait lu. Je baissais les yeux au sol.

- Non ... Ne vous en faites pas, je n'ai rien lu.

Bien sûr ce n'était qu'un mensonge. J'avais eu le temps d'apprendre, qu'il s'agissait d'un mot d'amour écrit par une certaine, Jolianne. Mais je préférais lui dire, que j'ignorais tout. Avec un peu de chance, il me croirait, repartirait et tout cela ne serait qu'un souvenir, qui sera vite oublié. Les bras le long du corps, appuyer sur une seule jambes - j’essayais de m'appuyer le moins possible sur ma cheville, j'irais à l'infirmerie en rentrant. Que pouvais-je faire d'autre de toute façon ? Ça devient une habitude, d'aller dans cette salle au murs blancs, au allure d’hôpital, mais en beaucoup plus accueillant.

- Maintenant, que je vous ai restituer ce qui vous appartenais, je vous dis au-revoir.

Un sourire se dessina sur mes lèvres. Et je fis demi-tour en boitillant. la douleur était moins vive que tout à l'heure, mais était tout de même présente. J'arrivais à marcher à peut près normalement. A peu près ...

Si elle n'avait pas baissé les yeux comme ça, Axel l'aurait immédiatement crue. Mais elle avait plongé son regard vers le sol et il eut la certitude qu'elle avait lu ce qui avait été écrit sur ce bout de papier. Disons que ce n'était pas tellement bon pour lui. Enfin, ce n'était rien de méchant, juste les mots d'amour d'une ex un petit peu – bon, peut-être plus que ça – perverse. Enfin, il le fallait bien pour sortir avec un mec de huit ans plus vieux. Bon sang... Bientôt la trentaine mon gars. Au moins, t'as pas commencé à faire de la bedaine et à avoir des pattes d'oie. Quoique... C'est un peu logique. C'est plus à la quarantaine que les yeux prennent cette apparence vieille. Enfin, ça, c'était dans encore un bon moment. Il avait le temps de devenir papa avant. Euh... En fait, j'imagine assez mal Axel père en ce moment... Vous le voyez vous avec un bébé sur les bras? Et maintenant, juste pour l'emmerder, j'ai envie de lui en faire un. Mais bon, j'ai déjà d'autres plans pour lui. En tête de liste, poursuivre cette rencontre avec Mademoiselle Cluvel – je sais, aucune présentation n'a été faite, mais en tant que narratrice omnisciente, j'ai le droit de t'appeler comme je veux. Bref, continuons. Je crois que j'en étais à dire qu'Axel avait découvert le mensonge de Trisha. Ou plutôt, son demi-mensonge, puisqu'après tout, elle n'avait pas tout lu. Juste le temps de voir que c'était un mot d'amour. Mais ça, il ne pouvait pas le savoir lui. C'est moi l'omnisciente! Son pouvoir, c'est d'endormir les gens. Pas de percer les mystères de leur esprit. Quoique ça aurait été beaucoup plus utile à dire vrai. Enfin, ce n'était pas de sa faute, il n'avait certainement pas choisi ce don tout seul. C'était un cadeau – ou une malédiction – des dieux. Quoique je ne crois pas à leur existence. Imaginons qu'il y en avait pour répondre distribuer un peu de magie aux habitants de Nakunaru.

Et avant même qu'il ait eu le temps de dire quoi que ce soit – c'est-à-dire proféré des menaces pour qu'elle ne dise rien à personne à ce propos – elle avait tourné les talons, en boitillant, pour s'en aller. Après bien sûr un au revoir poli. Elle était quand même bien élevée la cocotte – et il n'y a rien de péjoratif dans mon usage du mot cocotte, c'est juste que je trouve ça cute bon. Bref, Axel n'en avait pas fini avec elle, mais son sens aigu du devoir – meuh, qu'est-ce que je raconte là.... Ça paraît que je suis crevée... - lui fit oublier toutes ces considérations pour ne seulement observer que sa cheville paraissait mal en point. Il jeta un coup à sa montre. Il était déjà vingt minutes en retard au moins. Bon, il faudrait s'excuser doublement à Ludwig... Il attrapa son portable et téléphona à son frère pour annuler leur rendez-vous qui devait avoir actuellement lieu. Étrange démarche, mais qu'y avait-il de normal et d'usuel chez Axel? Pas grand chose en fait. Évidemment, ce ne fut pas super facile de s'en tirer comme ça et d'éviter la rencontre, mais bon. Autrement, il ne se serait plus senti homme. Digne d'estime. C'était chiant par contre pour la raison qu'il devrait supporter une épreuve beaucoup plus terrible qu'un souper dans un café maintenant...

Ces petits détails arrangés, il scruta la foule des yeux, à la recherche de la jeune fille. Et voilà à quoi tout cela avait servi... Il l'avait perdue de vue. Quelle poisse! Oh, mais attendez! N'était-ce pas sa tête qu'il voyait dépasser par-là? Il lui semblait que si. Il s'élança dans cette direction et attrapa l'étrangère par le bras, doucement. Ce serait une honte totale s'il s'était trompée, mais bon... Il aurait au moins essayé. Coup de chance, c'était la bonne fille et il n'aurait pas l'air d'un stalker. Euh bon... oui en fait, mais la situation serait bien vite corrigée. Après tout, il était venu lui porter secours. Parce que oui, Axel aimait bien l'idée d'être un peu comme un prince chevalier sur un cheval blanc qui allait au secours des demoiselles en détresse.

-Mademoiselle, excusez-moi, mais accepteriez-vous mon soutien? Je ne veux rien insinuer de dégradant, seulement, j'ai remarqué que votre cheville semblait douloureuse. Excusez-moi si je me permets trop large.

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En espérant que ça soit moins bloquant que mon dernier message ._.