Un samedi à 6h du matin, Keith se trouve déjà dans la forêt, seul, au lieu de préparer sa librairie. Aujourd'hui, elle sera exceptionnellement fermée, et pour cause. Il a toute autre chose à l'esprit. Le dimanche précédent, il avait fait un pique nique en forêt avec son cousin, et lorsque ce dernier a du partir, Keith est resté un peu dans la forêt, pour se promener, profiter de l'air, de l'ambiance calme. Mais il avait reçu un coup de téléphone, une de ses livraisons était arrivée plus tôt que prévu, et il devait retourner à sa boutique le plus vite possible.

Ni une ni deux, il se lança dans un sprint pour rentrer, mais dans sa hâte il était entré en collision avec un élève de l'académie, le faisant tomber à la renverse. Il l'aida à se relever tout en s'excusant, puis avait repris sa route. Il n'avait pas remarqué que le choc de la collision avait fait tomber ce collier qu'il gardait toujours dans sa poche, souvenir de ses parents décédés. Ce n'est qu'en fin de journée qu'il remarqua l'absence de l'objet auquel il tenait tant. Malheureusement, il avait une semaine assez chargée et ne pouvait pas se permettre de fermer boutique.

C'est pourquoi il se trouvait là seulement maintenant, à essayer de retrouver le précieux objet, à quatre pattes aux alentours du lieu de la collision. Du moins, si il se souvenait bien. La forêt était grande, et beaucoup d'arbres se ressemblait. Alors il espérait ne pas se tromper...

Autant chercher une aiguille dans un botte de foin, mais à peine ces pensées défaitistes se forment-elles dans son esprit qu'il les chasse aussitôt. Il retrouvera ce collier, quoi qu'il en coûte. Il a déjà du se débarrasser de ses vêtements, qui lui avaient été offerts par se parents, pour plaire à sa tante, alors il était hors de question qu'il se sépare de son dernier souvenir. Il n'est pas matérialiste, juste très sentimentale, et même si ses parents seront toujours dans son coeur, ce collier lui donnait un peu l'impression qu'ils étaient toujours là, avec lui. Beaucoup dirons qu'à son âge, s'accrocher autant à un souvenir de ses parents, pourtant mort depuis longtemps, c'est vivre dans le passé, s'empêcher d'avancer, d'évoluer... Mais c'est cette sensibilité qui fait de Keith ce qu'il est, et sans elle il ne serait pas capable d'écrire des romans à l'eau de rose populaires.

Il avance aussi méthodiquement que possible, complètement coupé du monde, n'entendant même pas les bruits de pas à quelques mètres de lui. Non, pris dans sa bulle, ce n'est que quand un objet rebondi non loin de lui que, pris d'un sursaut, il se rend compte qu'il n'est plus seul. Alors il lève la tête, et voit une peluche, au milieu de feuillage. Et en la levant encore un peu plus, il peut voir une jeune fille, qui l'observe. Il se sent gêné de ne pas l'avoir remarqué, gêné d'être regardé comme ça aussi. On aurait dit que ça présence ici était... étrange ? Surprenante ? Mais peu importe, il se saisit de la peluche et la débarrasse des quelques feuilles qui se sont collées à elle, puis se rélève, débarrassant les feuilles collées sur son jean et sur non pull deux fois trop grand pour lui. Il rentre avec précaution ses mains nues dans les manches de son pull, puis s'avance vers la jeune inconnue en lui souriant, puis il finit par lui tendre la peluche?

Il sourit de toutes ses dents, pour mettre la jeune fille à l'aise, car après tout, rencontrer un inconnu à cette heure en pleine forêt est loin d'être des plus rassurant. Même si à Nakunaru, la plupart des gens sont capables de se défendre eux même, vu les dons que possèdent certains. Mais bon, lui demander pas de penser à ça, il est trop spontané pour douter d'une adolescente, trop "Happy-go-Lucky" pour se préoccuper de ce genre de détails. Il est comme ça, c'est tout...

Son collier ? Oh, il ne l'a pas oublié, loin de là, mais ce serait impoli d'ignorer quelqu'un pour continuer ses recherches, vous ne pensez pas ? C'est tout lui de faire ce genre de "changement de plan", c'est ça d'être à la fois lunatique et spontané...