Un verre qui s'étire ! [PV: Tsukiyo Ogawa]

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Je m'étire longuement devant mon ordinateur. Profitant du samedi qui s'offrait à moi, j'avais passé la journée à écrire mon nouveau roman. La pièce le prouvait facilement d'ailleurs puisque je n'avais même pas fais à attention à ne rien créer. Je pose ma tête sur le bureau, fermant les yeux pour me reposer quelques secondes. Après un moment, je me retourne et fais disparaître l'illusion du majordome qui servait son maître avant de regarder l'heure. Déjà 18 heures... j'ai envie de sortir ce soir. Dans un bar peut-être, histoire de me détendre un peu. J'ai bien envie de papoter après une journée seule, et je ne connais rien de mieux qu'un bar pour faire des rencontres, même amicales !
Je me lève de ma chaise, faisant rouler mes épaules dans un craquement désagréable, puis file dans la salle de bain prendre une douche rapide. Une fois celle-ci finie, je m'enroule dans mon peignoir et me dirige vers ma penderie. Après une longue hésitation ce soir ce sera jean en cuir, bustier long noir et violet et longue veste déchirée noire. J'enfile ma tenue puis commence à me maquiller, noircissant mon regard et mes lèvres. Pour ma coiffure c'est toujours le plus long : mes cheveux sont raides mais très indisciplinés. Heureusement, après 15 minutes de travail ils sont enfin parfais. Je met mon faux piercing, mon collier à clou et mes mitaines en cuir avant d'enfiler mes bottes chaînés et de regarder le résultat dans le miroir : pas mal !! Je prend un petit sac dans lequel je met mon portable, mes clefs et mon portefeuille avant de sortir et de fermer mon appartement.

C'est d'un pas tranquille, faisant cliqueter mes chaînes, que je me dirige vers le premier bars qui me tombe sous la main.
C'est un bar à l'ambiance plutôt festive, comme si l'on avait relooker une boite de nuit pour la transformer en bar. J'aime bien, ce sera ici que je passerais la soirée ! Je m'installe au bar et commande un wisky-coca, l'alcool que mon père adorait et dont j'avais visiblement hérité, ainsi que quelques salés à grignoter. Lorsque j'en suis à la moitié de mon verre et que j'ai repoussé les avances d'un mec plutôt bourré, je me retourne pour jeter un coup d’œil au bar.

Devant mon ordinateur au bureau, je finissais de retoucher les photos pour mon prochain article. Il fallait l'avouer, j'adorais mon métier; l'écriture et la photographie en un, je ne pouvais pas rêver de mieux. Mais, adorer mon métier ne m'empêchait pas de pousser un soupir saoulé toutes les trois secondes. S'il y avait bien une chose que je n'aimais pas, ou du moins, tout dépendait du moment bien sûr, c'était mon pouvoir. Il y a encore trois jours, mes pieds pouvaient toucher le sol, -avec difficulté, certes, mais je l'atteignais -, désormais, sauf si je changeais de chaise, il y avait un espace d'une bonne dizaine de centimètres qui les séparaient du sol. Changer de taille est une chose, changer d'âge en est une autre. Je pouvais être heureuse du fait qu'on soit un samedi, au moins, je ne devais pas aller au travail dans cette tenue - enfin, ça fait déjà une bonne semaine, que je ne fais plus mon âge... -. Je me suis toujours demandée, si je suis la seule adulte paumée dans cette ville, qui est arrivée ici très tôt, et qui n'arrive toujours pas à contrôler son pouvoir. Ah, j'aimerais bien savoir s'il y a quelqu'un dans mon cas, je me sentirais un minimum soulagée...

Je soupire de nouveau, et me laisse tomber dans ma chaise, j'avais enfin fini les retouches photo. S'il y a bien un truc que je n'aime pas dans mon travail, c'est bien le mal de dos qu'il me procure à force de rester penchée au dessus de l'écran. Je me lève, m'étire comme je peux, avant d'aller me laver. Ah, ce corps de gamine que j'ai. C'est presque déprimant. Sincèrement, avoir 14 ans ne me manquait pas. Mais vraiment pas. Une fois la douche finie, j'enfile des vêtements, dans lesquels je nage tellement qu'ils sont trop grands pour moi. Puis je fini par sortir de chez moi, comme si de rien n'était.

J'entre dans mon bar habituel. J'aime bien le proprio, il est cool, sympa, et on se connait depuis longtemps, surtout. Comme quasiment à chaque fois, on me scrute avec des yeux énormes, ils n'essayent même pas de cacher leur surprise ces imbécile. Comme à chaque fois, le proprio m'accueil avec un grand sourire, et me balance des blagues, me taquine. Moi, je prends place, et je grogne à chaque remarque qu'il peut faire sur mon apparence. Bref, la routine. Avec mon apparence de gamine, et mon verre d'alcool à la main, j'observe les gens du bar. De toutes façons, je n'ai que ça à faire. Un mec qui fait des avances à une jeune femme, des gens qui n'arrivent pas à comprendre ma raison d'être ici, et d'autres qui parlent, parlent, et parlent... La routine. Rien de nouveau. Je me demande d'ailleurs pourquoi je cherche toujours à voir du nouveau, il n'y en aura sûrement jamais. Ah...

Je soupire. Je vois que la jeune femme qui vient tout juste de repousser les avances de l'ivrogne se tourne vers le bar. Je lui adresse un grand sourire. Geste stupide de ma part - comme si elle pouvait me voir. Bref, on s'en fout. Je bois une grande gorgée de ma bière, et je continue d'observer les personnes. Il n'y a que ça à faire de toutes manières.

[HRP : Désolé de ce petit retard. Bon, ce n'est pas super long non plus, mais j'espère du moins que ça te plait. ]